Formulaire de soins aux Personnes Agées
Calcium
Littérature consultée à la date du : 28/08/2023
- Un bilan de l’apport calcique alimentaire doit être réalisé avant de fixer la dose quotidienne de suppléments calciques à administrer.
- L'observance thérapeutique en ce qui concerne la prise de calcium est mauvaise, en particulier chez les personnes âgées, et devrait être un point d’attention important pour les médecins et pharmaciens. De nombreuses personnes (âgées) ne digèrent pas bien les gélules de carbonate de calcium, un peu mieux les gélules de citrate de calcium (mais qui sont plus volumineuses pour la même quantité de calcium).
- L’administration de vitamine D3 (cholécalciférol) en association au calcium réduit la fréquence des chutes chez les personnes âgées, institutionnalisées ou non ayant des taux faibles de vitamine D.
- L'administration d’un supplément de vitamine D (800 UI à 2.000 UI/j) avec apport suffisant de calcium (1.200 mg/j ) peut réduire le risque de fractures ostéoporotiques, chez des personnes âgées institutionnalisées.
- Toutes les études évaluant l’intérêt d’un médicament ostéoporotique ont été menées avec un traitement par vitamine D + calcium chez tous les sujets inclus.
- Le formulaire de soins aux personnes âgées sélectionne le calcium en association à la vitamine D,
- chez les patients institutionnalisés, pour la prévention des chutes et des fractures et
- en cas d’ostéoporose, lorsqu’un traitement spécifique est instauré (le plus souvent un bisphosphonate - voir ostéoporose ), pour la prévention secondaire des fractures.
Modifications principales
- Chez des adultes généralement en bonne santé, on ne trouve pas d'association avec un risque de pathologie cardiovasculaire accru lors de l'administration de calcium en doses de 2000 à 2500mg (régime alimentaire + suppléments).
Considérations générales
Sources naturelles
La principale source de calcium alimentaire est représentée par les produits laitiers. Un apport de quatre à cinq unités de produits laitiers (une unité = un verre de lait ou une tranche de fromage) par jour est recommandé chez un adulte comme source suffisante de calcium, sans ajout nécessaire de suppléments
Sels calciques à utiliser
Pour les suppléments de calcium par voie orale, différents sels de calcium peuvent être utilisés: le carbonate, le citrate, le glubionate, le gluconate et le lactate. En préparation magistrale, ce sont le carbonate et l’acétate qui sont utilisés en Belgique (voir l’acétate dans des indications précises en cas d’insuffisance rénale). Le calcium est activement absorbé par l'intestin grêle, absorption régulée par de nombreux facteurs, entre autres par la vitamine D; environ un tiers de la quantité ingérée est résorbée.
Le carbonate de calcium (2,5 g = 1 g de calcium élémentaire) est administré de préférence pendant ou après le repas au vu de l’amélioration de sa biodisponibilité en milieu gastrique acide.
De nombreuses personnes (âgées) ne digèrent pas bien les gélules de carbonate de calcium, un peu mieux les gélules de citrate de calcium (mais qui doivent être plus grosses pour la même quantité de calcium).
L’association de carbonate de calcium avec de la vitamine D dans un même comprimé à avaler semble être mieux tolérée par les personnes âgées. Plusieurs médicaments ou produits non enregistrés comme médicaments (et moins onéreux) sont disponibles.
La posologie quotidienne recommandée est de : 800 UI de vitamine D par jour en association avec un total de 1,5 g de calcium élémentaire par jour (régime alimentaire + suppléments)
Effets indésirables/toxicité
Tous les sels de calcium administrés per os peuvent causer de la constipation. Le carbonate de calcium provoquerait plus d’éructations
Des suppléments de vitamine D3 + calcium augmentent le risque de néphrolithiase. L’alphacalcidol et le calcitriol (vitamine D) augmentent le risque de développer une hypercalcémie
Paradoxalement, un apport de calcium alimentaire plus élevé réduit le risque de lithiase rénale
Calcium et risque cardiovasculaire
Dans une méta-analyse de toutes les études avec suppléments calciques avec ou sans vitamine D
Une synthèse de bonne qualité de l’ensemble des publications (RCTs et études d’observation) publiée en 2016
Interactions
Les sels de calcium administrés par voie orale réduisent l'absorption des tétracyclines (pas de la doxycycline ni de la minocycline), des quinolones, des fluorures, des bisphosphonates et de l’estramustine
Traitement
Sélectionné
Médicamenteux
Association de calcium ET de vitamine D (800 à 1.000 UI/j) en prévention de tout type de fracture et des fractures de la hanche chez les personnes (très) âgées (institutionnalisées)
Médicaments sélectionnés : carbonate de calcium
Pour la prévention des fractures, une synthèse de la Cochrane Collaboration
Fracture de la hanche 1/2 | Fracture de la hanche 2 | Fracture non vertébrale 1/2 | Fracture non vertébrale 2 | Fracture vertébrale 2 | Toute fracture 1/2 | Toute fracture 2 | |
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Vitamine D versus placebo ou 0 | NS | NS | NS | NS | |||
Vitamine D versus calcium | NS | NS | NS | NS | |||
Vitamine D + calcium versus placebo ou 0 |
SS Institut SS Commun NS |
NS | SS | NS | NS |
SS Institut SS Commun NS |
NS |
Vitamine D + calcium versus calcium | NS | NS | NS | NS | NS | NS |
Statistiquement significatifs (SS) ou non significatifs (NS) au point de vue prévention primaire (= 1), secondaire (fracture précédente, = 2) ou primaire et secondaire (1/2).
Médicaments sélectionnés
Administration de suppléments calciques avec de la vitamine D en cas de traitement d’une ostéoporose documentée avec un médicament anti-ostéoporose
Médicaments sélectionnés : carbonate de calcium
Toutes les études évaluant l’intérêt d’un médicament ostéoporotique ont imposé un traitement par vitamine D + calcium à tous les sujets inclus. Il n’est donc pas possible d’évaluer si les résultats favorables (limités) observés avec ces médicaments peuvent être obtenus sans ajout de calcium + vitamine D.
Médicaments sélectionnésNon sélectionné
Médicamenteux
Administration de suppléments calciques seuls en prévention des fractures
Une méta-analyse des RCTs et études d’observation évaluant l’administration de calcium (alimentaire ou suppléments) ne montre pas de preuve de l’intérêt de cette administration en termes de prévention des fractures