Formulaire de soins aux Personnes Agées
Traitement empirique du RGO
Littérature consultée à la date du : 22/02/2022
Introduction
- Le traitement progressif ('step up') est initié avec le médicament le moins puissant pour, en cas d’échec, recourir au médicament le plus puissant (de l'antiacide à l'IPP ).
- Le traitement dégressif ('step down') commence par le médicament le plus puissant pour ensuite, lorsque les symptômes sont contrôlés, s’orienter vers la dose efficace la plus faible ou vers des médicaments moins puissants. Aucune des stratégies n’a montré d’avantage par rapport à l’autre
$ $ . - Quelle que soit l’approche, le traitement est purement symptomatique
$ .
Traitement
Sélectionné
Prise en charge en cas de symptômes d'alerte
Pour des personnes de plus de 50 ans : Œsophago-gastro-duodénoscopie
En cas de RGO, comme pour les autres formes de dyspepsie, une œsophago-gastro-duodénoscopie est recommandée chez toute personne âgée de plus de 50 ans, et particulièrement en cas d’apparition récente, ou en présence de signes d’alerte
Non médicamenteux
Mesures diététiques, modification du style de vie et réduction des médicaments en cause
- Des mesures diététiques et des modifications de style de vie (position du corps, tabagisme, habitudes alimentaires, perte de poids) sont recommandées mais leur efficacité n’a pas été confirmée dans des études contrôlées
$ $ . - Certains médicaments causent ou aggravent un reflux gastro-œsophagien
$ .
Médicamenteux
En présence de symptômes de reflux peu sévères et première étape en présence de symptômes plus importants: l'administration d'antiacides par intermittence
Médicaments sélectionnés : calcium carbonate + magnésium carbonate
Efficacité
- Une efficacité des antiacides utilisés en automédication n’a été montrée que dans des études observationnelles.
- Une étude à court terme et non indépendante montre la non-infériorité de l'association d'acide alginique et d'hydrogénocarbonate de sodium par rapport à l'oméprazole pour le traitement symptomatique des plaintes modérées de reflux gastro-œsophagien
$ . - L'intérêt des associations d'antiacides n'est pas prouvé (Répertoire CBIP 3.1).
Sécurité
- Dans une population plus âgée, il faut prendre en considération les risques de constipation( surtout avec le sels de magnesium), de diarrhée (surtout avec les sels d'aluminium) et d’interactions médicamenteuses, principalement une diminution de l’absorption d’autres médicaments pris simultanément.
- L’apport de sodium lors de l’utilisation d’hydrogénocarbonate de sodium peut poser des problèmes chez les patients devant suivre un régime pauvre en sel strict donc à éviter.
Recommandations
- Selon le NHG, ils peuvent être utilisés dans les formes légères de RGO
$ , recommandation que ne partage pas Clinical Evidence$ . - La Revue Prescrire indique que malgré l’absence de preuve d’efficacité des alginates (en particulier), ces produits ont peu d’effets secondaires et si un patient signale des effets bénéfiques, il n’y a aucune raison de déconseiller leur utilisation
$ .
Sélection
En excluant l’hydrogénocarbonate de sodium et les associations, on répertorie :
- Magaldrate et 'Carbonate de calcium + carbonate de magnésium' sont très proches concernant les interactions et les effets secondaires.
- 'Carbonate de calcium + carbonate de magnésium' est beaucoup moins cher et est donc sélectionné.
Si pas d’amélioration avec antiacides: Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
Médicaments sélectionnés : pantoprazole
Efficacité
Plusieurs études ont montré que les inhibiteurs de la pompe à protons sont plus efficaces que les antihistaminiques H2 dans les formes modérées ou sévères du RGO
- Une fois les symptômes amendés, la posologie peut être diminuée parfois jusqu’à l’arrêt
$ . - L’arrêt d’un traitement par IPP peut générer un rebond de reflux acide. Ce phénomène peut encourager l’utilisation continue, alors que l’indication initiale n'est plus présente
$ . L'impact clinique d'un rebond du reflux acide n'est pas clair$ .Ce rebond de reflux disparaît souvent spontanément en quelques jours$ . Les IPP font partie des médicaments que l’on arrête le plus souvent après un bilan médicamenteux$ . La meilleure façon d'arrêter le traitement est sa réduction progressive$ . - Une prise 'à la demande', avec adaptation de la dose en fonction des symptômes, est également possible chez les personnes âgées. Cette attitude est également admise en cas de RGO sans anomalie endoscopique
$ , la démarche étant purement symptomatique$ .
Sécurité
Des effets indésirables éventuels sont liés à l'emploi prolongé d'IPP
- L'emploi prolongé des IPP est mis en corrélation avec un risque accru de fractures ostéoporotiques mais les données à ce sujet sont contradictoires
$ $ $ $ $ bien qu'il y ait plus d'arguments en faveur d'un risque accru. L'emploi prolongé d'IPP pourrait augmenter quelque peu le risque de fracture de la hanche chez les femmes après la ménopause$ , tout comme le risque de fractures en général$ . - L'emploi d'IPP est mis en rapport avec des infections par Clostridium difficile
$ $ $ . - Chez des personnes âgées et fragilisées en particulier, l'emploi d'IPP pourrait comporter un risque accru de pneumonie (à streptocoques) mais les données à ce sujet ne sont pas univoques
$ $ $ $ . - L'emploi prolongé d'IPP pourrait également provoquer une hypomagnésémie symptomatique sévère, une donnée importante pour des personnes qui prennent concomitamment de la digoxine et/ou des diurétiques
$ . - L'utilisation prolongée (pendant 2 ans ou plus) d'antiacides (tant des IPP que des antihistaminiques H2) pourrait entraîner une carence en vitamine B12
$ . - Par ailleurs, on met en garde contre la survenue possible d'une néphropathie chronique
$ , susceptible d'aboutir à une néphropathie terminale$ . Un risque accru de néphrite interstitielle aiguë a été observé chez des personnes âgées (dans les 4 premiers mois de la prise)$ . - Il n'est pas prouvé que l'emploi prolongé d'IPP puisse déclencher ou accélérer une gastrite atrophique ou une métaplasie intestinale
$ .
Interactions
- Il n’y a pas de preuves que l'interaction théoriquement possible entre les IPP et le clopidogrel, pouvant diminuer l’efficacité de ce dernier avec élévation du risque cardiovasculaire, ait des conséquences cliniquement significativest
$ $ $ . Par mesure de prudence, il est recommandé de respecter un intervalle d'environ 12 heures entre la prise d'un IPP et celle de clopidogrel$ mais les preuves font défaut$ . - L'oméprazole, l’ésoméprazole et le lansoprazole sont des inhibiteurs du CYP2C19, avec une possibilité d'interactions avec des médicaments qui sont également des substrats de cette iso-enzyme du cytochrome P450
$ . L’impact clinique de ces interactions n’est pas clair.
Sélection
- Rien ne prouve qu’un IPP soit plus efficace qu’un autre
$ $ $ . Aucun inhibiteur de la pompe à protons n’ayant montré d’efficacité supérieure à celle des autres. Etant donné la moindre interaction avec le CYP2C19 par rapport aux autres inhibiteurs de la pompe à protons, le pantoprazole est sélectionné.
Posologie: Répertoire CBIP 3.1.1.1)
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Pantoprazole: symptômes de reflux
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20 mg p.j. en 1 prise pendant 2 à 4 (éventuellement 8) semaines
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Médicaments sélectionnés
Non sélectionné
Médicamenteux
Gastroprocinétiques
Nous ne disposons pas de données solides concernant le métoclopramide et la dompéridone dans le traitement du reflux. Nous ne sélectionnons donc pas de gastroprocinétique dans cette indication