Formulaire de soins aux Personnes Agées
Prévention des récidives de goutte
Littérature consultée à la date du : 30/05/2017
- Un traitement chronique en prévention de récidives est recommandé (GPC) en cas de diagnostic de crises de goutte en présence d’au moins un tophus ou d’au moins 2 crises par an.
- Les preuves de l'efficacité de l'allopurinol sont cependant très faibles avec une toxicité potentielle parfois grave.
Introduction
- La prévention des récidives des crises de goutte passe par le dépistage des facteurs de risque.
- L’aspirine à faible dose en prévention cardiovasculaire a été récemment citée comme une étiologie possible
$ . - Le traitement d’une hyperuricémie asymptomatique n’est pas recommandé chez des sujets qui n’ont jamais présenté de manifestations cliniques de goutte
$ . - Un traitement causal de l’hyperuricémie est possible si une étiologie est découverte. Sinon, une administration de médicaments est possible en visant soit une diminution de la synthèse d’acide urique (inhibiteurs de la xanthine oxydase) soit une augmentation de l’excrétion de l’acide urique (uricosuriques).
- Une large étude rétrospective (cas-contrôles) n’a pas montré de bénéfice de diminuer le taux d’acide urique
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Traitement
A prendre en considération
Non médicamenteux
Traitement non médicamenteux
- Nous ne disposons pas d'études randomisées sur le bénéfice d'une perte de poids, d'une réduction de la consommation d'alcool ou d'un régime faible en purines
$ . - Certaines mesures hygiéno-diététiques pourraient prévenir les crises de goutte et les dégâts provoqués par le dépôt d'acide urique. Nous ne disposons pas d’études cliniques randomisées qui montrent la pertinence clinique de cette stratégie ou le moment opportun pour initier un traitement chronique
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Médicamenteux
Dans des cas soigneusement sélectionnés : Allopurinol
Médicaments sélectionnés : allopurinol
Efficacité
- Pour le traitement chronique de la goutte, une synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration montre (1 seule petite RCT) que l’allopurinol n’est pas significativement plus efficace qu’un placebo pour réduire l’incidence de crises de goutte, tout en réduisant le taux d’acide urique
$ . - Une synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration reprend trois études qui ne montrent pas de différence d’efficacité entre l’allopurinol et le fébuxostat, le fébuxostat faisant mieux descendre le taux d’acide urique. Une étude et une méta-analyse ne montrent pas de différence en efficacité entre l’allopurinol et la benzbromarone
$ . - Une étude de cohorte prospective montre un risque de mortalité (cardiovasculaire et globale) accru chez des patients taïwanais présentant de la goutte non traitée par hypouricémiant versus patients ne présentant pas la goutte. Chez les patients souffrant de la goutte, un traitement hypouricémiant (versus absence d’un tel traitement) diminue le risque de survenue d’un événement cardiovasculaire et d’un décès de toute cause
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Sécurité
- Pour le traitement chronique de la goutte, une synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration montre (2 RCTs) que l’allopurinol ne provoque pas plus d’effets indésirables que le placebo
$ . - Une étude retrospective d’une très importante population montre une incidence accrue de réactions d’hypersensibilité (parfois fatales) à l’allopurinol ainsi qu’une mortalité accrue chez des patients présentant une taux d’acide urique élevé et une pathologie rénale ou cardiovasculaire
$ . - Des effets indésirables parfois graves de l'allopurinol ont été observés, comme des troubles de l’hématopoïèse et des réactions cutanées sévères
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Sélection
- Au vu de ses effets indésirables potentiellement graves, l’instauration d’un traitement par allopurinol doit être réservée aux patients avec diagnostic confirmé de crises de goutte et au moins un tophus ou au moins 2 crises par an (preuves fortes) et aux patients en insuffisance rénale au moins modérée ou ayant présenté une lithiase urinaire, selon un consensus
$ . - Une augmentation progressive de la dose, la poursuite “à vie” du traitement et l’instauration de celui-ci au plus tôt quelques semaines (quatre, suivant le NHG Standaard
$ après la dernière crise sont généralement recommandées. Une étude a cependant montré, dans une population très soigneusement sélectionnée, qu’un traitement par allopurinol pouvait être instauré pendant une crise (aiguë) de goutte$ .
Non sélectionné
Non médicamenteux
Suppléments alimentaires
En traitement chronique de la goutte, une synthèse de la Cochrane Collaboration montre la pauvreté de preuves de bonne qualité concernant les (nombreux) suppléments alimentaires proposés pour le traitement de la goutte
Médicamenteux
Fébuxostat
Efficacité
- Le fébuxostat, nouveau médicament de la même classe thérapeutique, ne montre pas de meilleure efficacité préventive des crises de goutte comparé à l'allopurinol
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Sécurité
- Le fébuxostat pourrait avoir une toxicité cardiovasculaire plus importante et est beaucoup plus onéreux par rapport à l'allopurinol
$ . - Un risque de survenue de réactions d’hypersensibilité graves incluant le syndrome de Stevens-Johnson (comme avec l’allopurinol) et des chocs anaphylactiques aigus a été ajouté récemment dans le RCP de ce médicament.
- Des atteintes hépatiques graves
$ lui ont été attribuées ainsi que la survenue d’agranulocytose$ .
Pégloticase
Le pégloticase est enregistré au niveau Européen pour le traitement des atteintes sévères de goutte malgré un traitement de base tel que l’allopurinol. C’est un médicament à administrer à l’hôpital, en perfusion. Son efficacité symptomatique à court terme est faible. Son évaluation est actuellement insuffisante.